La Chambre vient d’adopter en séance plénière une proposition de résolution, cosignée par les partis de la Vivaldi, relative à la situation des Ouïghours. Il s’agit d’un pas important vers la reconnaissance d’un risque sérieux de génocide, ainsi que d’éléments constitutifs de crime contre l'humanité dans le traitement de la minorité ouïghoure par le gouvernement chinois.
Ce vote intervient après des journées d’auditions sur le sujet, lors desquelles les membres de la commission RelEX ont entendu le témoignage de rescapés des camps de rééducation chinois, relatant les faits les plus innommables. Ces récits, criants de vérité, corroboraient les déclarations des associations de défense des droits humains qui, depuis des mois, accusent la Chine d’avoir interné dans la région du Xinjiang au moins un million de musulmans dans ces camps de rééducation politique et dans lesquels les femmes ouïghoures seraient soumises à des stérilisations forcées.
« La Chambre demande très clairement à la Chine de mettre fin à la détention arbitraire des minorités ethniques et de libérer de manière immédiate et inconditionnelle les personnes détenues arbitrairement dans ces camps de rééducation. Ces pratiques constituent des violations des droits humains graves et nous ne pouvons les tolérer ! », clame Malik Ben Achour, député PS et cosignataire du texte.
Pour Ahmed Laaouej, chef de Groupe PS, « les experts, venus partager leurs analyses et compétences académiques sur ce dossier en commission RelEX de la Chambre, ont pointé une volonté manifeste de la Chine de nuire à une population, en visant à faire disparaître l’identité de ce groupe. C’est ce qu’on appelle l’acculturation forcée ! Le Parlement demande désormais à la Belgique d’agir auprès des autorités chinoises car notre pays ne peut accepter que les droits d’une minorité soient bafoués et qu’il soit porté atteinte à l’intégrité physique et psychologique des membres de cette minorité ! »
Ainsi, pour le PS, c’est en ayant une approche ferme et solide basée sur des principes juridiques reconnus, en pointant les bonnes qualifications et conséquences juridiques des violations des droits humains à l’égard de ces populations par la Chine, que nous pourrons agir le plus efficacement.
« Au-delà des positions prises par notre pays au sein de l’ONU et de l’Union européenne, cette situation doit également être gérée de manière prioritaire sur le plan bilatéral. Nous devons prendre, nous aussi, les mesures appropriées, en coopération avec d’autres Etats parties à la Convention Génocide, pour prévenir tout risque de génocide. Nous devons demander la constitution d’une commission d’enquête internationale indépendante pour établir de la manière la plus précise les faits et qualifications juridiques applicables et enfin nous devons veiller à ne prêter aucune assistance au maintien de la situation découlant des violations des droits de la population ouïghoure », expliquent les deux députés socialistes.
En clair, il s’agira donc de veiller à ce que le commerce entre la Belgique et la Chine ne puisse en aucune manière contribuer aux violations des droits des ouighours. Sur ce point, le Groupe PS travaille depuis plusieurs mois sur un cadre législatif contraignant en matière de diligence raisonnable au niveau belge et européen. La volonté est de contraindre les entreprises à faire respecter les droits humains sur l’ensemble de leur chaîne de production. Pour nous, la question du respect des droits humains est et doit rester la priorité !