L’indignation est grande face à l’organisation de certains grands événements sportifs, comme la Coupe du monde de football au Qatar. Cette indignation est souvent fondée lorsqu’on examine les droits de l’Homme et les droits du travail dans ces chantiers d’envergure où les conditions sont parfois proches de l’esclavage. Certains en appellent d’ailleurs au boycott.
Pour les socialistes, il faut prévenir plutôt que guérir ! Il faut travailler, en amont, sur les conditions d’éligibilité des organisateurs avec des règles strictes pour qu’ils soient contraints de respecter les droits humains fondamentaux, et notamment les droits du travail. Cela permettrait d’éviter que des problèmes inacceptables soient révélés après l’attribution de l’événement et au cours de sa préparation, relançant le débat sur un éventuel boycott.
Ainsi, Vooruit et le PS ont déposé une proposition de résolution - qui est prise en considération ce jeudi en séance plénière de la Chambre - relative à des critères d’attribution des événements sportifs internationaux dans les pays hôtes.
« La Coupe du monde 2022 a été attribuée au Qatar en 2010 après tout un processus de sélection, alors que les problèmes du pays en matière de droits du travail et de droits humains dans le pays étaient connus de longue date. Afin d’éviter de répéter systématiquement les mêmes erreurs, les socialistes veulent créer un cadre pour les critères à respecter lors de l’attribution des grands événements sportifs internationaux, afin que les droits du travail et les droits humains fondamentaux ne soient plus compromis lors de l’organisation de ces événements », explique Vicky Reynaert, députée Vooruit.
Pour Malik Ben Achour, député PS, « le Qatar a fait certains efforts mais ceux-ci auraient dû être faits avant de postuler à l’organisation de la Coupe du monde. C’est le sens de notre proposition ! Il est également important de mettre à profit le temps qui nous sépare de la coupe du monde 2022 pour intensifier la pression sur le Qatar, en collaboration avec l’URBSFA et la FIFA, et avec les pays partenaires européens, afin de l’encourager à mener d’autres réformes en matière de respect des droits humains et des droits des travailleurs, et de prévoir des compensations pour les travailleurs dont les droits auraient été violés. »
Enfin, pour les socialistes, le mouvement doit être général et pas uniquement limité à l’organisation des grands événements sportifs. Ainsi, le PS et Vooruit ont également déposé une proposition de loi qui vise à imposer, à toutes les entreprises établies et actives en Belgiques, un devoir de vigilance tout au long des chaînes de valeur. En clair, toute entreprise devra se doter de mécanismes pour identifier, arrêter et remédier aux violations des droits humains, des droits du travail et des normes environnementales, tout au long de leurs chaines de travail. Et les entreprises pourront être tenues civilement responsables et devront indemniser les victimes pour les violations de ces normes.