Don de sang des hommes homosexuels – L’abstinence obligatoire pendant 1 an, c’est terminé !

 

La proposition socialiste qui réduit drastiquement les restrictions au don de sang visant les hommes homosexuels a été adoptée en commission Santé ce mardi à la Chambre. La période d’exclusion avant de pouvoir donner son sang passera ainsi de 12 mois après le dernier rapport sexuel à 4 mois. Pour le PS, la réduction de cette période d’exclusion est une première étape, l’objectif final des socialistes reste la suppression pure et simple de toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle des donneurs.

 

Depuis 2015, le PS se bat pour supprimer ces restrictions stigmatisantes et une proposition de résolution demandant que seule la qualité des dons prime avait été déposée.

 

Redéposée en début de législature, le Groupe PS en a fait sa priorité en commission Santé.

 

 

 

De nombreux avis ont ainsi été demandés. Il en est ressorti des positions très divergentes : certains estiment qu’il n’est pas opportun de modifier la législation actuelle (Croix-Rouge, Académie royale de médecine) ; d’autres estiment qu’on peut supprimer purement et simplement la période d’exclusion (Arc-en-Ciel Wallonie (Prisme)) ; et d’autres encore sont en faveur de réduire dès à présent cette période de 12 mois (Conseil supérieur de la Santé).

 

En s’appuyant sur ces avis et les expériences internationales, le PS et Vooruit ont déposé une proposition de loi pour supprimer la période d’abstinence obligatoire de 12 mois imposée aux hommes homosexuels et la ramener, de manière transitoire, à 4 mois. Cette stratégie de passer d’abord par une réduction de la période d’exclusion bénéficie d’un soutien important et a déjà été éprouvée en Grande-Bretagne et en France par exemple : Ces deux pays qui ont supprimé toute restriction liée à l’orientation sexuelle ont d’abord ramené la période de 12 à 3 mois pour la Grande-Bretagne et à 4 mois pour la France.

 

 

 

Pour le député socialiste Hervé Rigot, auteur de la proposition « Plutôt que de devoir déplorer le statu quo, nous avons choisi de rallier une majorité à la stratégie du pas en avant. Et cette proposition est un pas en avant important qui permet de nous rapprocher de la suppression de cette discrimination tout en bénéficiant du soutien des acteurs de terrain, des praticiens, des donneurs et des scientifiques. Au final, l’objectif est que, comme en France et en l’Angleterre - qui sont aussi passés par cette étape transitoire - les hommes homosexuels puissent donner leur sang dans les mêmes conditions que les personnes hétérosexuelles.

 

Pour le PS, il n’y a pas de groupes ou de population à risques, il n’y a que des pratiques à risques qui peuvent concerner chaque citoyen, quelle que soit son orientation sexuelle !»

 

 

 

 

 

Pour la députée Vooruit Karin Jiroflée, co-auteure de la proposition : « Personne ne devrait être empêché de donner du sang à cause de son orientation sexuelle. Nous sommes favorables à ce que la période d’exclusion soit raccourcie et identique pour tous. Tout cela en ne prenant pas de risque pour la santé publique et la sécurité des dons »

 

« La Belgique est connue et reconnue pour sa lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et pour les droits des personnes LGBT+. Il est plus que temps que la stigmatisation des homosexuels concernant le don de sang prenne fin ! C’est contre les comportements à risque qu’il faut lutter, et contre la stigmatisation des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes », conclut Christophe Lacroix, député PS et co-auteur.